Saturday, September 10, 2016

 

Monsieur Bergeret's Study

Anatole France (1844-1924), The Amethyst Ring, tr. B. Drillien (London: John Lane, 1922), pp 132-133 (from Chapter VI):
From floor to ceiling his study was lined with deal shelves, bearing books arranged in methodical order. One glance, and all that remains to us of Latin thought was ready to his hand. The Greeks lay half-way up. In a quiet corner, easy of access, were Rabelais, the excellent story-tellers of the Cent nouvelles nouvelles, Bonaventure des Périers, Guillaume Bouchet, and all the old French "conteurs" whom M. Bergeret considered better adapted to humanity than writings in the more heroic style, and who were the favourite reading of his leisure. He only possessed them in cheap modern editions, but he had discovered a poor bookbinder in the town who covered his volumes with leaves from a book of anthems, and it gave M. Bergeret the keenest pleasure to see these free-spoken gentlemen thus clad in Requiems and Misereres. This was the sole luxury and the only peculiarity of his austere library. The other books were paper-backed or bound in poor and worn-out bindings. The gentle friendly manner in which they were handled by their owner gave them the look of tools set out in a busy man's workshop. The books on archaeology and art found a resting-place on the highest shelves, not by any means out of contempt, but because they were not so often used.

Il avait établi dans son cabinet des rayons de sapin qui montaient jusqu'au plafond, portant les livres méthodiquement rangés. Il les embrassait tous d'un regard, et ce qui nous reste de la pensée latine était sous sa main. Les Grecs se pressaient à mi-hauteur. En un coin discret et d'accès facile se tenaient Rabelais, les diseurs excellents des Cent Nouvelles nouvelles, Bonaventure des Périers, Guillaume Bouchet, tous les vieux conteurs français, que M. Bergeret jugeait mieux proportionnés à l'humanité que les auteurs plus sublimes, et qu'il lisait de préférence en ses moments de loisir. Il ne possédait leurs ouvrages qu'en éditions modernes et communes, mais il avait fait couvrir, par un humble relieur de la ville, ses exemplaires avec des feuillets d'antiphonaires, et il prenait quelque plaisir à voir ces francs parleurs ainsi habillés de Requiem et de Miserere. C'était là le seul luxe et l'unique fantaisie de sa bibliothèque austère. Les autres livres étaient ou brochés ou contenus dans des reliures pauvres et fatiguées. L'usage amical et patient qu'en faisait le maître leur donnait pourtant l'aspect agréable des outils rangés dans l'atelier d'un laborieux ouvrier. Les traités d'archéologie et d'art étaient logés sur la plus haute tablette, non certes par mépris, mais comme d'un usage peu fréquent.



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